À l’occasion de la célébration de la Fête du Travail, le jeudi 1er mai a été déclaré jour férié et chômé pour l’ensemble des travailleurs en Côte d’Ivoire, conformément à un communiqué officiel émis par le Gouvernement.
Si cette journée est traditionnellement un moment de reconnaissance des efforts des travailleurs, l’édition 2025 s’inscrit dans un contexte social particulier.
Elle est marquée par des revendications persistantes et des mesures récentes de revalorisation salariale.
Les enseignants en première ligne des revendications
Les célébrations vont être probablement ponctuées par des mobilisations et des discours portés par les centrales syndicales.
Il s’agira éventuellement entre autres de celles de représentants des enseignants du primaire et du secondaire.
Ces derniers réclament le paiement de primes de rendement, la révision à la hausse de l’indemnité de logement.
Ils réclament aussi la régularisation des arriérés de primes de correction et de surveillance des examens officiels.
Plusieurs syndicats vont sûrement dénoncer une inégalité dans le traitement des fonctionnaires, soulignant que les enseignants sont souvent marginalisés dans les réformes salariales, malgré leur rôle central dans la formation des ressources humaines du pays.
Le syndicat national des agents municipaux de Côte d’Ivoire (Synam-CI) a observé un arrêt de travail du 29 au 31 janvier 2025.
Ces agents réclament aussi la satisfaction de plusieurs mesures sociales dont une prime de logement et de transport ainsi qu’une indemnité de départ à la retraite.
Initiée par la Plateforme des Syndicats nationaux du personnel des collectivités territoriales de Côte d’Ivoire ainsi que de l’Intersyndicale des agents des collectivités territoriales, la grève vise à dénoncer le non-respect de certaines mesures sociales décidées par le gouvernement.
Les agents des agents des collectivités territoriales de Côte d’ivoire revendiquent, entre autres, l’octroi d’une indemnité contributive au logement qui s’élève à 60 000 FCFA, du 13e mois de salaire, de l’application du Salaire minimum interprofessionnel garanti dans le paiement des agents et de l’harmonisation de l’indemnité de transport.
Revalorisation salariale et hausse du SMIG : les dernières avancées
Face à la pression sociale et aux engagements pris lors des dialogues sociaux, le gouvernement ivoirien a récemment procédé à plusieurs mesures d’ajustement.
Le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) a été revalorisé, passant de 60 000 FCFA à 75 000 FCFA, une décision saluée mais jugée encore insuffisante au regard du coût de la vie dans le pays.
Une augmentation générale des salaires des fonctionnaires est entrée en vigueur en janvier 2025, avec des hausses allant de 5 % à 12 % selon les catégories.
Les agents de santé, les enseignants du supérieur et les forces de sécurité ont également bénéficié de mesures spécifiques de revalorisation dans le cadre d’accords sectoriels.
Les retraités toujours en attente d’équité
Par ailleurs, les retraités ivoiriens continuent de réclamer une prime spéciale annuelle et une indexation des pensions sur les hausses salariales des actifs.
Bien que le gouvernement ait instauré une prime exceptionnelle pour les retraités âgés de plus de 75 ans, de nombreuses voix s’élèvent pour une prise en compte globale et équitable de tous les anciens travailleurs.
Une Fête du Travail entre satisfaction partielle et attentes
La Fête du Travail 2025 sera donc un moment à la fois de célébration et de contestation. Les syndicats vont saluer les avancées obtenues mais pourraient insister sur la nécessité d’un dialogue social plus transparent et plus régulier, afin de construire une société plus équitable et plus juste pour tous les travailleurs.
Tristan Sahi